Ce jeune a pris l’occasion de se situer et de connaître ses points faibles pour les corriger au futur.
3’38’’57 – 3’39’’32, Ahmed n’a même pas refait son temps des éliminatoires en 400 m nage libre. Surprise? Disons demi-surprise, car on ne prépare pas un 1.500 m comme on prépare un 400 m. Fallait-il l’engager? Oui, absolument, parce qu’une course prépare une autre. Tout en prenant en compte que le 400 m est devenu, pour ainsi dire, une épreuve de vitesse. Rien à voir avec une course de fond qui engage d’autres considérations. Dans une épreuve de vitesse, on ferme les yeux et on fonce. En course de fond, on calcule et on répartit ses efforts tout en pensant au finish dans lequel on injecte tout ce qui reste.
L’entraîneur savait-il que son protégé allait assurer une médaille sur 1.500 m et voulait-il connaître les limites actuelles de son protégé ? Il possède maintenant les éléments dont il a besoin pour mettre à niveau son programme.
En tout début de carrière
La natation, comme l’athlétisme, sont des disciplines où la préparation mentale va de pair avec les considérations physiques qui obéissent à des cycles où tout entre en ligne de compte. N’oublions jamais que l’objectif reste les prochains JO et que ces jeux auront lieu dans trois ans. Il est difficile, sinon impossible, d’entretenir une forme maximale durant des mois, sinon des années.
Champion du monde qu’il est, Ahmed Jaouadi est en tout début de carrière. A première vue, il est actuellement plus à l’aise en fond. Le sprint, la vitesse, c’est de la puissance pure. A le voir nager, on distingue nettement sa souplesse naturelle et la coordination de ses mouvements. Une façon de nager qui favorise l’économie de l’effort et prépare l’explosion du finish. Cela n’a rien à voir avec les épreuves de vitesse où les choix se limitent à mettre le paquet d’entrée tout en soutenant l’effort.
Pour résumer, il nous semble opportun de ne pas perdre de vue que nous avons affaire à un jeune de dix-neuf ans et que quelles que soient ses formidables qualités, il lui est impossible de porter, pour le moment du moins, le ciel sur ses épaules.